Parenthèse mélancolique
Je me sens vide.
Ca me fait mal de le dire, mais j'ai envie qu'on m'aime. J'ai envie de regards brillants, de sourires tendres, qu'on effleure mon visage du bout des doigts. J'ai envie de manquer à quelqu'un, d'être la seule qui compte, celle qui fait chavirer le coeur et obsède les nuits. J'ai envie qu'on me retienne par le bras pour m'empêcher de partir. J'ai envie qu'on s'inquiète pour moi, qu'on ai peur de me perdre.
J'ai envie de lire de la joie dans les yeux qui me regardent.
Je ne sais pas être aimée. Je ne sais pas comment être aimée. Mourir intérieurement de l'amour à sens unique, ça je sais. Panser mes blessures, seule avec le temps, ça je sais. Mais me laisser regarder, ouvrir la carapace, croire peut-être que je suis digne d'intérêt, on ne m'a pas appris. Laisser une chance à l'autre, montrer ce qui'il y a au fond, se laisser découvrir peu à peu c'est au dessus de mes forces. J'ai bien trop peur.
Alors je donne le change, je me plonge dans l'amitié, je parle fort de sexe et accuse la fatalité. Je rêve d'adolescence, je fais des plans pour parer la solitude, je me remplis de futilité. J'ai bien trop peur.
On m'a donné la force, la fierté. Je ne sais pas quoi faire de toute cette fragilité.
Je referme la parenthèse, régulièrement, je remet mon armure, je fais semblant d'y croire, je mène d'autres combats pour oublier celui que je crains le plus. Celui qui me semble impossible à gagner.
Je me sens seule.