Ô Monde cruel, ta gueule.
Salut mon lecteur,
Aujourd'hui je vais te parler de mon principal handicap.
Je suis complètement inadaptée à ce monde.
A vrai dire, je crois qu'il a été créé pour me faire chier.
Tu te dis sans doute que j'en fait un peu trop? Que nenni.
Bien sûr, classiquement, je me prends tous les coins (de tables, de portes, de caddies) et même les coins des trucs qui ont pas de coins. C'est dire. Je suis capable de me faire mal avec un pouf.(Et évidemment, j'ai une peau de merde qui marque la moindre éraflure. Donc, oui, j'ai en général le corps bleu.)
J'aime bien me casser la gueule aussi, glisser sur des trucs pas glissants, rater les marches, me prendre les poteaux dans la rue, me cogner contre les gens. Je te laisse imaginer avec quelle classe je déambule dans la ville.
J'ai un problème avec le temps aussi.
Mon horloge interne n'est pas du tout réglée comme la votre. Je prends mon temps pour tout, du coup je suis en retard partout, tout le temps. Mes amis qui me connaissent me donnent souvent des fausses heures de rendez-vous. Un quart d'heure avant par exemple. Enfin, à vrai dire je ne sais jamais vraiment puisqu'au final j'arrive quand même après eux. De l'avis général, je suis complètement insupportable.
J'ai des problèmes d'élocution dont je t'ai déjà parlé, des problèmes de mémoire que j'ai bien cherché, j'ai deux mains gauches et je suis myope comme une vieille taupe malade.
Et puis, bon, au niveau social, je suis pas vraiment une bête. En général, quand on apprend à me connaître on m'aime bien (oui c'est comme ça, j'assume) par contre au premier abord, j'ai l'air aussi sympa qu'une hyène morte. J'y peux rien hein, juste j'ai du mal à sourire sans raison. Et quand je souris pas... Je ne sais pas comment je me suis retrouvée avec tant d'amis. Ma fortune colossale sans aucun doute.
La séduction... Autant te dire qu'au niveau minaudage et allusions discrètes je ne suis pas vraiment une référence. (Mais je crois que ça mérite un vrai post tellement c'est problématique chez moi.)
Bref, mon lecteur chéri, je sais pas comment j'ai fait pour survivre jusqu'ici, mais crois moi, vu de dedans moi, ce monde n'est pas facile à assumer.